vendredi 17 mai 2013

[FESTIVAL DE CANNE] Le film "The Canyons" avec Lindsay à était présenté aux Festivals.

 

 The Great Gatsby, de Baz Luhrmann n'est pas le seul événement ciné et glamour de la journée au Festival de Cannes. Croyez-le ou non : The Canyons, réalisé par Paul Schrader, scénarisé par Bret Easton Ellis, avec Lindsay Lohan et James Deen (acteur de film X), a été montré au Marché du Film ce mercredi matin. 
 
Il y a quelques mois, un formidable article du New-York Times, rédigé par Stephen Rodrick, intitulé "Voilà ce qui arrive lorsqu'on engage Lindsay Lohan dans un film", révélait un peu à la manière de Kenneth Anger dans son génialissime Hollywood Babylone les frasques du tournage de "The Canyons", de Paul Schrader, thriller érotique fauché et arty, budgeté à 250000 dollars grâce à Kickstarter (dont 90 000 dollars financés par l'écrivain-scénariste Bret Easton Ellis, le réalisateur Paul Schrader et le producteur Braxton Pope). A force d'excès, Lindsay Lohan, qui pensait décrocher le rôle de sa carrière et a vu toute une équipe se retourner contre elle. Et c'est dommage tant l'addition de talents avait quelque chose de potentiellement excitant. 
Derrière la caméra, on retrouve Paul Schrader, cinéaste marqué par sa jeunesse calviniste et hanté par des thèmes obsessionnels (la foi, la rédemption), qui a commencé en tant que scénariste pour Martin Scorsese ("Taxi Driver", c'est lui). Comme réalisateur, on lui doit "American Gigolo", le classique qui a glamourisé Richard Gere ; "Hardcore", la croisade expéditive d'un père de famille à la recherche de sa fille dans l'industrie pornographique de Los Angeles ; "Etrange Séduction", une variation de "Ne vous retournez pas" de Nicolas Roeg avec un Christopher Walker démoniaque ; ou encore un remake sexy de "La Féline", de Jacques Tourneur. The Canyons n'est pas son premier accident de parcours. Il y a dix ans, il a été viré du tournage de "L'Exorciste : Au commencement" pour être remplacé par Renny Harlin. 

Au scénario, on retrouve Bret Easton Ellis, écrivain régulièrement adapté au cinéma ("Les lois de l'attraction", de Roger Avary ou encore "American Psycho", de Mary Harron avec Christian Bale et Chloé Sevigny), qui a toujours décrit "The Canyons" comme "la quête de cinq post-adolescents avides de pouvoir, d'amour, de sexe et de succès dans le Hollywood de 2012". Et, au casting, Lindsay Lohan donc, naguère égérie innocente de Disney et vedette de comédies familiales comme "La Coccinelle revient" avant de devenir une icône trash rompue aux frasques judiciaires, qui a accepté d'être payée 100 dollars par jour (plus des gains sur les éventuels bénéfices) et de tourner une scène de sexe avec trois autres acteurs. Face à elle, James Deen, alias Bryan Rothstein, acteur porno roi du gonzo. 

Aussi culte et glam que sa réputation?

Malgré la volonté de bien faire, le tournage de "The Canyons" a été catastrophique : Lindsay Lohan a planté l'équipe les deux premiers jours de tournage, tombant malade à cause de ses soirées arrosées avec Lady Gaga. Elle a par la suite refusé de tourner dans une scène d'orgie avec James Deen et deux acteurs pornos, avant de se réfugier dans un placard en pleurant. Paul Schrader l'a d'abord menacée en lui rappelant qu'elle avait signé un contrat avant de se calmer, d'essayer de dialoguer avec elle et de la convaincre de revenir tourner cette scène de sexe. Pour la rassurer, il s'est alors mis nu comme un ver et, quelques heures plus tard, la scène était tournée. Quelques jours plus tard, Schrader a voulu la virer avant de la réengager face à tant de détresse. Lui-même a usé de perversité en allant jusqu'à la filmer à son insu en caméra cachée dans un centre commercial. 

On se souvient que l'écrivain Bret Easton Ellis avait pu découvrir le résultat avant tout le monde et avait trouvé ça exécrable en bavant sur "The Canyons" sur Twitter. On se souvient aussi que le réalisateur semi-retraité Steven Soderbergh avait également vu le sésame et, dépité, avait proposé à Schrader de remonter "The Canyons" en trois jours pour qu'il soit plus digeste. Ambiance. En dépit du buzz, le film a été refusé par deux Mecque des films indépendants (Sundance et South by Southwest) et a atterri en catimini par la porte de derrière, discrètement projeté ce mercredi matin au Marché du Film.  

Aucune date de sortie n'est prévue pour le moment

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez votre commentaire.